Les musiciens de l'Orchestre de Paris mettent leur talent au service d’un quatuor ad hoc, qui s’empare des « miniatures » les plus séduisantes de Bartók et Prokofiev. 

Immensément populaires, les deux Suites de Roméo et Juliette comptent parmi les plus grandes réussites de Prokofiev : tour à tour épiques (la célèbre « Marche des chevaliers »), lyriques, envoûtantes, elles ont eu les honneurs du ballet, du théâtre, du cinéma, et bien sûr des plus inventives transcriptions ! Inspirées par des vers du poète symboliste Constantin Balmont, les Visions fugitives, elles, étaient destinées au piano, et s’assimilent, par leur concision, leurs contours acérés, leur variété, à autant de « Préludes » capables d’enfermer tout un univers dans une petite forme. 

Côté Bartók, la Suite de danses de 1923 relève par excellence du « folklore imaginaire » cher au compositeur, proposant cinq pièces joyeuses, unifiées par une ritournelle. Leur esprit est partagé par la Suite (pour piano) de 1916, qui comprend quatre pièces parmi les plus jouées de Bartók : brillantes, contrastées, elles puisent aux sources populaires roumaines et s’achèvent, de manière inattendue, par un mouvement mélancolique, lentement syncopé.