La vaste et fertile Finlande domine ce programme, avec la création exceptionnelle de la Sinfonia concertante pour orgue et orchestre de Salonen et la plus exaltante des Symphonies de Sibelius, tandis que Stravinski, amoureux de la précision sonore, célèbre le timbre des vents. 

C’est en hommage à Claude Debussy que Stravinski composa en 1921 Symphonies d’instruments à vent, sans chercher toutefois à imiter le style de son aîné. Au contraire, ces passionnants blocs musicaux, unifiés par une mélodie de choral, possèdent l’âcreté et le caractère litanique propre à l’auteur du Sacre et des Noces.

Avec sa grandeur épique et ses accents romantiques, la Symphonie n° 2 de Sibelius est presque devenue un hymne aux accents nationaux et un symbole de résistance contre l’impérialisme russe. Elle n’en demeure pas moins, avec ses thèmes fragmentés, ses aspects parfois improvisés et ses alliages de timbres inédits, d’une étonnante modernité. D’un maître finlandais à l’autre, l’Orchestre de Paris et Olivier Latry, titulaire à Notre-Dame de Paris, ont le privilège de créer la Sinfonia concertante pour orgue et orchestre de l’un des chefs et compositeurs les plus fertiles de notre temps, Esa-Pekka Salonen.