Ni les gravures de Firkušný ni la rencontre entre Sviatoslav Richter et Carlos Kleiber n’auront suffi à imposer le Concerto pour piano de Dvořák. Pas de quoi décourager Bertrand Chamayou, secondé par Semyon Bychkov et le Czech Philharmonic.  

« Comme Beethoven, vous choisissez de fusionner étroitement le piano avec l’orchestre, ce qui peut ne pas plaire aux concertistes d’aujourd’hui », commente un éditeur berlinois pour faire comprendre que, s’il l’acceptait, il n’en donnerait pas grand-chose. De ravalements en retouches – vers toujours plus de virtuosité de la part du soliste, de couleurs du côté du tutti, et une gamme expressive la plus large possible –, Dvořák aura peaufiné son Concerto pour piano sept ans durant avant de trouver à le faire publier ailleurs. La fameuse Symphonie « Du Nouveau Monde » lui causera moins de tracas. Quoique. À ceux qui y entendent quelque chose d’amérindien, il n’arrivera jamais à faire admettre que « c’est et ce sera toujours de la musique tchèque ».