Rarement génie humain et mystère divin n’ont insufflé à la musique une telle force émotionnelle. Le Requiem reste l’une des œuvres les plus bouleversantes du catalogue sacré de Mozart et de toute la musique occidentale.

Commande longtemps restée mystérieuse, journal intime d’un compositeur qui se savait au bord du gouffre, composition inachevée interrompue par une mort précoce : le Requiem a tout de ces œuvres dont les légendes plus ou moins romanesques, peuvent grossir le trait.

Pour autant, il reste un véritable chef-d’œuvre de musique et d’humanité, une fresque chorale plus grandiose et plus intime à la fois que toutes les messes imaginées par Mozart. Fascinant pour les interprètes comme pour les auditeurs, cet office des défunts touche à l’universel et libère un profond sentiment d’apaisement sans écarter le face-à-face avec la mort.

Placées en orbite, plusieurs pièces brèves, rares à la scène mais non moins séduisantes, témoignent de l’incroyable richesse de l’œuvre mozartien. De la douzaine de compositions dédiées à la franc-maçonnerie, à laquelle Mozart est initié et reste membre jusqu’à sa mort en 1791, la Musique funèbre est la seule à ne pas solliciter la voix : elle lui préfère les cordes et surtout les instruments à vents, dont la macabre solennité pressent déjà le Requiem.