Rencontre
•
adulte
•
Amphithéâtre - Cité de la musique
•
Durée : environ
1h15
Avec 
Corinne Schneider
, médiatrice
Et 
Kaija Saariaho
, compositrice
Les rencontres invitent un ou plusieurs artistes, auteurs ou personnalités du monde intellectuel à s’exprimer sur un sujet artistique ou une problématique culturelle, puis à échanger avec le public.
Docteur en musicologie, Corinne Schneider a obtenu les premiers prix d’histoire de la musique et d’esthétique au Conservatoire de Paris. Ses recherches et publications portent sur deux domaines : les échanges musicaux et les transferts culturels entre la France et l’Allemagne au XIXe siècle d’une part (installation de troupes lyriques allemandes à Paris, réception en France de Schubert, Weber, Beethoven, Wagner…), et la création musicale française contemporaine, d’autre part (portraits radiophoniques de compositeurs, présentation de concerts, analyses d’œuvres…). Régulièrement invitée par les ensembles de musique contemporaine, elle donne un cycle de conférences dans les médiathèques de la ville de Paris avec les solistes de l’Ensemble Intercontemporain (2004-2007). Elle a notamment publié une biographie de Carl Maria von Weber (Gisserot, 1998), une étude sur la réception de Franz Schubert (Reflets schubertiens, Fayard, 2007) et un essai sur La Musique des voyages (Fayard, 2019). Auteure, enseignante et conférencière, elle est productrice du « Bach du dimanche » (7h-9h) sur France-Musique depuis septembre 2017.
Kaija Saariaho est une figure centrale d’une génération de compositeurs et d’interprètes finlandais de renommée et d’influence internationale. Née en 1952 à Helsinki, elle étudie à l’Académie Sibelius auprès du pionnier moderniste Paavo Heininen. Elle y fonde, avec Magnus Lindberg et d’autres, le groupe progressiste “Ouvrez les oreilles !”, avant de suivre, à Darmstadt puis à Fribourg, les cours de Brian Ferneyhough et Klaus Huber. En 1982 elle intègre les cours de l’IRCAM à Paris –où elle habite depuis la plupart du temps.
À l'IRCAM, Saariaho a développé des techniques de composition assistée par ordinateur et a acquis la maîtrise du travail sur bande et avec électroniques en temps réel. Cette expérience a influencé son approche de l'écriture pour orchestre avec un intérêt particulier pour la formation des densités sonores dans des transformations lentes. Sa première pièce pour orchestre, Verblendungen (1984), implique un échange progressif des rôles et des caractères entre l’orchestre et la bande. Les titres mêmes de son diptyque d'œuvres orchestrales, Du Cristal (1989) et ...à la Fumée (1990) – cette dernière avec flûte alto et violoncelle solo et toutes deux avec électroniques en temps réel – suggèrent le soin qu’elle porte à la couleur et à la texture.
Avant ses années à l'IRCAM, Saariaho a rencontré les compositeurs français spectralistes, dont les techniques sont fondées sur l'analyse informatique du spectre sonore des notes individuelles de différents instruments. Cette approche analytique l’a inspiré à développer sa propre méthode d’utilisation des analyses pour ses structures harmoniques, ainsi que la notation détaillée de ses partitions, l’utilisation des harmoniques, les transformations entre le son et le bruit – toutes ces particularités se retrouvant dans l'une de ses œuvres les plus jouées, Graal théâtre pour violon et orchestre ou ensemble (1994-1997).
Plus tard, Saariaho s’est tournée vers l'opéra avec un succès remarquable. L'Amour de loin, sur un livret d'Amin Maalouf fondé sur la biographie du troubadour du XIIe siècle Jaufré Rudel, a été saluée unanimement dans sa première production par Peter Sellars au Festival de Salzbourg en 2000, et le compositeur a été honoré pour cette œuvre du prestigieux prix Grawemeyer. Adriana Mater, sur un livret original de Maalouf, mélange la dure réalité du présent et les rêves, à nouveau dans une mise en scène de Sellars, à l'Opéra Bastille à Paris en Mars 2006. Émilie, opéra et monodrame pour Karita Mattila a eu sa création mondiale à Lyon en mars 2010.
En marge des opéras, elle a composé d’autres œuvres vocales, notamment les oniriques Château de l'âme (1996), Oltra mar (1999), et le cycle de chant Quatre Instants (2002). La Passion de Simone, méditation sur la vie et la pensée de la philosophe Simone Weil, a fait partie du festival international de Sellars «New Crowned Hope» en 2006/07. La version de chambre de l’oratorio a été crée par La chambre aux échos au festival Melos Ethos de Bratislava en 2013.
L'expérience dans l'écriture pour voix a mené Saariaho à une certaine clarification de son langage, avec une nouvelle veine de mélodie modale accompagnée par des motifs répétitifs plus réguliers. Ce changement de direction a été projeté dans des œuvres pour orchestre, y compris Aile du songe pour flûte et orchestre de chambre (2001) et l’éblouissant Orion pour grand orchestre (2002), Notes on Light (2006) pour le violoncelliste Anssi Karttunen et le Boston Symphony Orchestra et Laterna Magica (2008) inspiré de Bergman pour Sir Simon Rattle et l’Orchestre Philharmonique de Berlin, D'Om le vrai sens (2010) a été écrit pour le clarinettiste Kari Kriikku, Maan Varjot (2013) pour orgue et orchestre, entre autres.
Dans la profusion d'œuvres que Saariaho a produites ces dernières années, deux caractéristiques ont marqué toute sa carrière et continuent de ressortir. L’une est la collaboration étroite et productive avec d’autres artistes – Amin Maalouf, Peter Sellars, Esa-Pekka Salonen, Camilla Hoitenga, Anssi Karttunen, Dawn Upshaw, Emmanuel Ax, Tuija Hakkila, entre autres. L'autre est la préoccupation – aussi visible dans son choix de sujets, les textes que dans l’abondance des marques d'expression dans ses partitions – de faire de sa musique, non pas le traitement d’un processus abstrait, mais un partage urgent du compositeur à l'auditeur d’idées, d’images et d’émotions.
Saariaho a été honorée par les plus grands prix de composition, tels le Grawemeyer, le Wihuri, le Nemmers, Sonning, Polar Music Prize, BBVA Foundation Frontiers of Knowledge Award. En 2015, elle a été le jury du prix de composition Toru Takemitsu. Toujours intéressé dans les jeunes générations d’artistes, Kaija Saariaho a été le mentor en musique du Rolex Mentor and Protégé Arts Initiative et sera en résidence au département musique de l’U.C. Berkeley à l’automne 2015.
En 2012, Circle Map a été commandée par l'Orchestre Royal du Concertgebouw, l'Orchestre Symphonique de Boston, l’Orchestre Symphonique de Göteborg, l'Orchestre National de France, l’Orchestre National Royal Écossaise et l’Orchestre Symphonique de Stavanger. L’œuvre est inspirée par six poèmes de Rumi dont le texte récité en persan est le matériau utilisé dans la partie électronique. Circle Map a été créée par l'Orchestre Royal du Concertgebouw d'Amsterdam à la Westergasfabriek Gashouder en juin 2012.
En 2015, le cycle de mélodies True Fire a été créé par Gerald Finley et Los Angeles Philharmonic, dirigé par Gustavo Dudamel. Son opéra Only the Sound Remains a été créée en mars 2016 au Dutch National Opéra. Autres représentations auront lieu à Paris, Helsinki, Madrid et Toronto. Le concerto pour harpe Trans de Kaija Saariaho a été créé par Xavier de Maistre et l'Orchestre Symphonique de Tokyo, dirigé par Ernest Martinez Izquierdo, au Suntory Hall de Tokyo en août 2016. Son prochain opéra sera crée en 2020.
La musique de Kaija Saariaho est éditée exclusivement par Chester Music et Edition Wilhelm Hansen, membres du group Music Sales Group.
Docteur en musicologie, Corinne Schneider a obtenu les premiers prix d’histoire de la musique et d’esthétique au Conservatoire de Paris. Ses recherches et publications portent sur deux domaines : les échanges musicaux et les transferts culturels entre la France et l’Allemagne au XIXe siècle d’une part (installation de troupes lyriques allemandes à Paris, réception en France de Schubert, Weber, Beethoven, Wagner…), et la création musicale française contemporaine, d’autre part (portraits radiophoniques de compositeurs, présentation de concerts, analyses d’œuvres…). Régulièrement invitée par les ensembles de musique contemporaine, elle donne un cycle de conférences dans les médiathèques de la ville de Paris avec les solistes de l’Ensemble Intercontemporain (2004-2007). Elle a notamment publié une biographie de Carl Maria von Weber (Gisserot, 1998), une étude sur la réception de Franz Schubert (Reflets schubertiens, Fayard, 2007) et un essai sur La Musique des voyages (Fayard, 2019). Auteure, enseignante et conférencière, elle est productrice du « Bach du dimanche » (7h-9h) sur France-Musique depuis septembre 2017.
Kaija Saariaho est une figure centrale d’une génération de compositeurs et d’interprètes finlandais de renommée et d’influence internationale. Née en 1952 à Helsinki, elle étudie à l’Académie Sibelius auprès du pionnier moderniste Paavo Heininen. Elle y fonde, avec Magnus Lindberg et d’autres, le groupe progressiste “Ouvrez les oreilles !”, avant de suivre, à Darmstadt puis à Fribourg, les cours de Brian Ferneyhough et Klaus Huber. En 1982 elle intègre les cours de l’IRCAM à Paris –où elle habite depuis la plupart du temps.
À l'IRCAM, Saariaho a développé des techniques de composition assistée par ordinateur et a acquis la maîtrise du travail sur bande et avec électroniques en temps réel. Cette expérience a influencé son approche de l'écriture pour orchestre avec un intérêt particulier pour la formation des densités sonores dans des transformations lentes. Sa première pièce pour orchestre, Verblendungen (1984), implique un échange progressif des rôles et des caractères entre l’orchestre et la bande. Les titres mêmes de son diptyque d'œuvres orchestrales, Du Cristal (1989) et ...à la Fumée (1990) – cette dernière avec flûte alto et violoncelle solo et toutes deux avec électroniques en temps réel – suggèrent le soin qu’elle porte à la couleur et à la texture.
Avant ses années à l'IRCAM, Saariaho a rencontré les compositeurs français spectralistes, dont les techniques sont fondées sur l'analyse informatique du spectre sonore des notes individuelles de différents instruments. Cette approche analytique l’a inspiré à développer sa propre méthode d’utilisation des analyses pour ses structures harmoniques, ainsi que la notation détaillée de ses partitions, l’utilisation des harmoniques, les transformations entre le son et le bruit – toutes ces particularités se retrouvant dans l'une de ses œuvres les plus jouées, Graal théâtre pour violon et orchestre ou ensemble (1994-1997).
Plus tard, Saariaho s’est tournée vers l'opéra avec un succès remarquable. L'Amour de loin, sur un livret d'Amin Maalouf fondé sur la biographie du troubadour du XIIe siècle Jaufré Rudel, a été saluée unanimement dans sa première production par Peter Sellars au Festival de Salzbourg en 2000, et le compositeur a été honoré pour cette œuvre du prestigieux prix Grawemeyer. Adriana Mater, sur un livret original de Maalouf, mélange la dure réalité du présent et les rêves, à nouveau dans une mise en scène de Sellars, à l'Opéra Bastille à Paris en Mars 2006. Émilie, opéra et monodrame pour Karita Mattila a eu sa création mondiale à Lyon en mars 2010.
En marge des opéras, elle a composé d’autres œuvres vocales, notamment les oniriques Château de l'âme (1996), Oltra mar (1999), et le cycle de chant Quatre Instants (2002). La Passion de Simone, méditation sur la vie et la pensée de la philosophe Simone Weil, a fait partie du festival international de Sellars «New Crowned Hope» en 2006/07. La version de chambre de l’oratorio a été crée par La chambre aux échos au festival Melos Ethos de Bratislava en 2013.
L'expérience dans l'écriture pour voix a mené Saariaho à une certaine clarification de son langage, avec une nouvelle veine de mélodie modale accompagnée par des motifs répétitifs plus réguliers. Ce changement de direction a été projeté dans des œuvres pour orchestre, y compris Aile du songe pour flûte et orchestre de chambre (2001) et l’éblouissant Orion pour grand orchestre (2002), Notes on Light (2006) pour le violoncelliste Anssi Karttunen et le Boston Symphony Orchestra et Laterna Magica (2008) inspiré de Bergman pour Sir Simon Rattle et l’Orchestre Philharmonique de Berlin, D'Om le vrai sens (2010) a été écrit pour le clarinettiste Kari Kriikku, Maan Varjot (2013) pour orgue et orchestre, entre autres.
Dans la profusion d'œuvres que Saariaho a produites ces dernières années, deux caractéristiques ont marqué toute sa carrière et continuent de ressortir. L’une est la collaboration étroite et productive avec d’autres artistes – Amin Maalouf, Peter Sellars, Esa-Pekka Salonen, Camilla Hoitenga, Anssi Karttunen, Dawn Upshaw, Emmanuel Ax, Tuija Hakkila, entre autres. L'autre est la préoccupation – aussi visible dans son choix de sujets, les textes que dans l’abondance des marques d'expression dans ses partitions – de faire de sa musique, non pas le traitement d’un processus abstrait, mais un partage urgent du compositeur à l'auditeur d’idées, d’images et d’émotions.
Saariaho a été honorée par les plus grands prix de composition, tels le Grawemeyer, le Wihuri, le Nemmers, Sonning, Polar Music Prize, BBVA Foundation Frontiers of Knowledge Award. En 2015, elle a été le jury du prix de composition Toru Takemitsu. Toujours intéressé dans les jeunes générations d’artistes, Kaija Saariaho a été le mentor en musique du Rolex Mentor and Protégé Arts Initiative et sera en résidence au département musique de l’U.C. Berkeley à l’automne 2015.
En 2012, Circle Map a été commandée par l'Orchestre Royal du Concertgebouw, l'Orchestre Symphonique de Boston, l’Orchestre Symphonique de Göteborg, l'Orchestre National de France, l’Orchestre National Royal Écossaise et l’Orchestre Symphonique de Stavanger. L’œuvre est inspirée par six poèmes de Rumi dont le texte récité en persan est le matériau utilisé dans la partie électronique. Circle Map a été créée par l'Orchestre Royal du Concertgebouw d'Amsterdam à la Westergasfabriek Gashouder en juin 2012.
En 2015, le cycle de mélodies True Fire a été créé par Gerald Finley et Los Angeles Philharmonic, dirigé par Gustavo Dudamel. Son opéra Only the Sound Remains a été créée en mars 2016 au Dutch National Opéra. Autres représentations auront lieu à Paris, Helsinki, Madrid et Toronto. Le concerto pour harpe Trans de Kaija Saariaho a été créé par Xavier de Maistre et l'Orchestre Symphonique de Tokyo, dirigé par Ernest Martinez Izquierdo, au Suntory Hall de Tokyo en août 2016. Son prochain opéra sera crée en 2020.
La musique de Kaija Saariaho est éditée exclusivement par Chester Music et Edition Wilhelm Hansen, membres du group Music Sales Group.
Comment venir
Porte de Pantin
M5 Métro ligne 5
3B Tramway 3B
Adresse
221 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris