Extraits
Extraits
De la mer Rouge à l’Inde - Iran
Ensemble Shanbehzadeh
Enregistré le 28 janvier 2007
Programme
1.
Plage 1
00:30
Extrait
2.
Plage 2
00:30
Extrait
3.
Plage 3
00:30
Extrait
4.
Plage 4
00:30
Extrait
Situé sur les bords de la côte sud-ouest du golfe Persique, Boushehr (qui est aussi une province), à l’origine un village de pêcheurs, est une zone stratégique fréquemment secouée par les guerres, et ce depuis des siècles. À travers le temps, des populations arabes, africaines, indiennes, arméniennes et juives se sont intégrées, fabriquant vêtements, métal, épices, indigo, thé, riz, sucre, poteries, porcelaines et bois pour la construction des bateaux. Passage obligé des échanges commerciaux entre l’Afrique de l’Est, les pays arabes du golfe et l’Inde, Boushehr est devenu par sa situation géographique un carrefour culturel unique. Le mélange des cultures et des croyances a conféré, dans la vie de tous les jours, une identité particulière et singulière à cette région de l’Iran.
Beaucoup de cérémonies religieuses sont intimement liées à une musique engendrant certaines formes de transe. Parmi les instruments de musique, la fameuse cornemuse commune aux cultures noires, de l’Algérie au sultanat d’Oman, appelée neyanban en Iran, est jouée avec une grande maîtrise par Saied Shanbehzadeh. Autour du neyaban, le neyjofti (double flûte), le dammam et le zarbetempo (percussions), les senj (sorte de cymbales) et le boogh (corne) enrichissent l’aspect émotionnel et thérapeutique de cette musique aux racines profondément africaines. Lors des cérémonies rituelles chiites, les hommes se réunissent pour pratiquer le dammam et d’autre part le sinè. Le dammam est une percussion de forme cylindrique à double membrane, qui se joue aussi bien avec une baguette qu’avec la main. C’est l’instrument emblématique de la ville et de ses cérémonies. Il bénéficie d’un respect tout particulier, et même d’un certain mystère, car les gens le vénèrent et le considèrent comme un vecteur de spiritualité. Utilisé dans deux types de cérémonies, senj e dammam et dom dom sahari, son rôle est d’appeler les gens à venir participer. Dans senj e dammam, il invite les hommes à venir à la mosquée et à effectuer le sinè, tandis que dans dom dom sahari, il appelle, avant le lever du soleil, les hommes et les femmes à jeûner selon les règles du roozeh (ramadan). Le sinè est un acte physique très représentatif des cérémonies religieuses dans la religion chiite. Il s’effectue en cercle, au centre duquel se tient un chanteur qui rythme les mouvements des hommes avec des chants religieux. Les hommes évoluent sur ce cercle en se tapant la poitrine, tout en répondant au chanteur.
L’ensemble Shanbehzadeh évoque, pendant cette prestation, quelques grandes formes rituelles comme le zâr – rituel d’exorcisme bien connu dans le monde arabe, où la personne habitée par un « mauvais vent » (un mauvais esprit) est libérée – ou encore le charveh. Très représentatif de la région de Boushehr, le charveh est un chant particulièrement émouvant, servi par des textes poétiques parlant d’amour et enrichi par une ornementation expressive et raffinée.
Distribution
Ensemble Shanbehzadeh
À suivre