Destin glorieux
Programme
Une suite d’orchestre chatoyante, une symphonie tragique et un concerto virtuose : l’orchestre reflète ici son immense diversité d’inspiration en quarante ans de création.
Comme de nombreux ballets, Callirhoë de Cécile Chaminade doit sa postérité à sa diffusion sous forme de suite pour orchestre. La partition connaîtra une véritable vogue en France, jusqu’à intégrer le répertoire des musiques de kiosque. Son Scherzettino, bissé le soir de la première audition, n’est pas sans résonance avec l’élégance de timbres et le ton primesautier des ballets-féeries de Tchaïkovski.
Pour l’heure, le ton sans appel de la Symphonie n° 4 sonne dès les premières notes le motif du destin. Le fatum, « cette force fatale qui empêche l’aboutissement de l’élan vers le bonheur, […] et empoisonne inexorablement constamment notre âme », sera la source d’inspiration de trois des symphonies du compositeur russe.
Pensé comme un « divertissement », le Concerto en sol de Maurice Ravel se joue de timbres rutilants et des rythmes du jazz, découverts aux États-Unis en 1928. On y entend aussi l’un des plus beaux mouvements lents de concerto, si poignant que sa créatrice, Marguerite Long, s’en inquiétait : « Maurice, comment veux-tu que je retienne l’émotion aussi longtemps ? »