Raphaël Pichon et son Ensemble Pygmalion proposent un cycle imaginaire inédit de cantates de Bach. Sept paroles qui symbolisent le sacrifice du Christ et son humanité.
Les quelque deux cents cantates de Bach représentent aujourd’hui un patrimoine inestimable. À l’origine attachées à un cadre très précis - l’Allemagne du XVIIIe siècle, la confession luthérienne, la liturgie en regard d’un évangile et d’un prêche -, elles sont d’une universalité bouleversante. Comment, aujourd’hui, continuer à questionner ces cantates, à visiter ces monuments ?
Cette réflexion m’anime depuis quelques années et l’idée d’un cycle réalisé par l’ensemble Pygmalion a surgi.
Il s’agit d’un itinéraire, d’un chemin qui se déroule au cours d’une saison entière et qui est structuré en sept étapes, sept stations. Le chiffre 7 n’est pas anodin, il est universel dans la culture mondiale (notamment asiatique). Notre approche ne gomme pas le propos religieux de ces cantates mais il faut d’abord se pencher sur le message d’humanité, d’espoir, de lumière que nous donne à entendre J. S. Bach.
Il m’a paru également intéressant de croiser ce cycle avec des personnalités extérieures. Nous ouvrirons par un grand programme festif et jubilatoire ; de plus, au cœur de ce premier concert, le Troisième Concerto brandebourgeois sera dansé par Saburo Teshigawara. Le concert de novembre sera marqué par une collaboration avec la magie nouvelle, par le biais de la lévitation. Il y aura également des rencontres avec le monde de la vidéo, notamment avec Marina Abramovic – personnage volontiers provocateur qu’il me semblait intéressant de confronter avec les cantates les plus théâtrales de Bach, celles qui touchent l’affect du châtiment. Ces thématiques, ces valeurs et ces vertus permettent de dessiner différents traits, différents visages de la musique de Bach.