Le violoniste Mathias Lévy rend hommage à Stéphane Grappelli au disque et en concert, jouant sur l’instrument du jazzman conservé au Musée de la musique.
Dans la droite ligne de ses missions de préservation et transmission du patrimoine musical, le Musée de la musique promeut autant que possible les enregistrements discographiques s’appuyant sur les instruments de sa collection. Il a choisi cette fois de soutenir Mathias Lévy, artiste de la jeune génération, et son sensible hommage à Stéphane Grappelli, en lui ouvrant ses portes et en lui confiant le violon ayant appartenu à Stéphane Grappelli pour l’enregistrement.
Mathias Lévy, violoniste de 35 ans et étoile montante du jazz à cordes, ressent à son tour ce plaisir de la transmission et du souvenir qui ont fait de Stéphane Grappelli l’un des plus grands violonistes français. Son projet « Revisiting Grappelli », décliné en un album et une série de concerts, est très loin d’être un catalogue de classiques : chaque élément a été sélectionné soigneusement par l’artiste, dans un hommage minutieux et sincère : « j’essaye de porter un regard sur l’influence qu’a eu Stéphane Grappelli sur mon jeu et ma musique. Je voulais faire un album pas du tout “revival” ; je voulais évoquer de ce qui m’a touché et ce qui m’a influencé chez Stéphane Grappelli. Ce que j’ai pris comme matériau de base, ce sont ses compositions. » Les musiciens qui l’accompagnent dans ce projet sont des compagnons de route de l’un ou de l’autre : Jean-Philippe Viret, qui joua avec Stéphane Grappelli huit années durant, tient ici la contrebasse et a assuré la direction musicale du projet. Quant à Sébastien Giniaux, il interprète avec Mathias Lévy des reprises de Grappelli depuis plusieurs années, à la guitare ou au violoncelle.
L’histoire du violon de Stéphane Grappelli est intimement liée à celle du jazz en France, tout au long du XXe siècle. Il appartint tout d’abord à Michel Warlop (1911-1947), « musicien classique et extravagant pionnier du violon jazz, artiste secret, écorché, tendrement fragile qui n’eut jamais la chance de connaître la gloire qu’il eut méritée » (Pascal Anquetil, 2000). Warlop l’offrit vers 1929 au prometteur Stéphane Grappelli. Celui-ci joua intensément ce violon, au moins jusqu’aux sessions avec Duke Ellington en 1963. Réalisé par Pierre Hel en 1924 à Lille, sur un modèle d’inspiration Guarneri, ce violon témoigne de l’excellence de la lutherie française au début du XXe siècle. Outre son étiquette imprimée, l’instrument porte des inscriptions manuscrites et signatures de Pierre Hel à l’intérieur de la caisse, précisant qu’il s’agit de l’instrument n° 274 de sa production.
Le concert du 29 septembre sera diffusé en direct sur Philharmonie Live
Mathias Lévy - Revisiting Grappelli - CD - Jazz Family - Septembre 2017