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William Christie - Dire la musique, paroles d’artistes

Publié le 16 décembre 2024 — par Le Magazine

Fondateur des Arts Florissants et de l'Académie du jardin des Voix, William Christie compte parmi les plus importants acteurs du renouveau de la musique baroque.  Dans cet entretien, il revient sur son parcours musical  débuté les années 70.

Dire la musique, Paroles d'artiste. Un podcast de la Philharmonie de Paris. William Christie et Paul Agnew. L'épopée des Arts Florissants. Propos enregistrés en novembre 2019. 

William Christie : Quand je suis arrivé à Paris à l'automne 70, j'ai bien choisi mon pays. La France, pour moi, représentait tout simplement un lieu où je pouvais peut-être mieux vivre à tout point de vue par rapport aux États-Unis. Je vous rappelle que les États-Unis étaient dans un triste état à la fin des années 70 à cause de cette guerre qui ne faisait pas du tout l'unanimité et surtout au sein de la communauté universitaire. 

En arrivant à Paris, j'ai pris un bain de ce que j'aimais. Et dix ans après, après avoir vraiment travaillé beaucoup de musique française et j'ai énormément fréquenté à l'époque la BNF à transcrire et approfondir cet amour que j'avais pour le répertoire français. En 79 donc dix ans après mon arrivée en France ensemble, j'ai défini notre mission, c'était de mieux appréhender, faire connaître mieux ce patrimoine français qui était non seulement pour moi, mais mes jeunes collègues autour de moi, quelque chose de complètement prioritaire. 

Et ça a duré jusqu'à maintenant.

J'avais aussi une chance extraordinaire d'être intégré dans le Conservatoire National supérieur de Musique. C'était en 82 et je suis resté jusqu'en 96. Il faut mettre peut-être le Jardin des voix qui a donc été créé en 2002 dans un contexte de pédagogie. J’avais vécu un certain nombre d'années sans vraiment enseigner et le manque était important.

On a trouvé en effet un moyen de satisfaire mon désir d'enseigner, d'intégrer les jeunes gens, de transmettre ce volet en créant ce que ce jardin dévoile. De quoi s'agit il ? Mais tout simplement un concours qui a lieu tous les deux ans, qui nous permettait et de recruter cinq sur sept chanteurs de partout. Car les concours, les auditionson les a fait à Paris évidemment, mais à New York, un peu partout dans le monde. 

Le résultat était assez extraordinaire. On avait parfois une sorte de l'ONU musicale avec autant de nationalités différentes qu'il y avait de chanteurs. Et notre mission tout simplement de prendre ces chanteurs et les travailler dans un programme, leur donner effectivement notre sagesse, notre vraie expérience et voyager avec ces chanteurs avec un programme bien bien travaillé, un tout petit peu partout dans le monde. 

Paul Agnew : Les Arts Florissants, on est un orchestre, et un ensemble international. Ce côté international est très important. On ne peut pas, on ne peut pas ignorer les racines de William aux Etats-Unis. Comme je ne peux pas ignorer mes racines en Grande-Bretagne. Mais ça s'ajoute, j'espère, une richesse à notre travail, soit sur la musique française, soit sur la musique italienne et britannique, etc.

Et d'avoir un ensemble qui est en même temps très international, même si la plupart sont français. Et il y a toujours cette l'internationalité qui font la richesse de l'ensemble et devraient se. On plus loin, on a association depuis fort longtemps et puis mon souhait était d'aller un peu plus loin, même très loin, beaucoup plus loin, en créant une fondation. 

Nous sommes maintenant en floraison. La fondation de caractère d'utilité publique qui quand même quelque chose et quel est son but ? Si vous voulez la pérennisation, la transmission, c'est un moyen d'assurer. J'espère que le bon travail que nous avons fait depuis 40 ans puisse continuer. Travail pédagogique le travail d'édition, de transcription, le travail de recherche lu beaucoup de choses, donc tout ce qu'on aime.

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