L’exposition raconte l’émergence d’une identité du hip-hop en France qui s’est façonnée à partir du modèle américain, en adaptant musique, flow et récits aux dimensions de l’histoire sociale et culturelle française.
Lorsque le hip-hop arrive en France dans les années 1980, c’est un véritable ovni qui percute une génération alors bercée par la musique pop de ses parents. Issu des ghettos noirs new-yorkais, le hiphop inonde les villes avec le rap, le graff, le tag et le breakdance. La France réussit à développer une culture hip-hop originale faisant écho à son histoire des arts populaires et à une réalité sociale particulière. La partie, pourtant, était loin d’être gagnée : adepte du mélange, de la débrouille et de l’absence de code, le hip-hop ne rentre dans aucune case identifiée. Les médias sont alors convaincus de la fugacité d’une mode pour quelques adolescents en mal de références…
Or, depuis presque quarante ans, force est de constater qu’il a envahi l’espace culturel, jusqu’à devenir un phénomène, en renouvellement constant.
Comment se sont alors constitués les premiers mythes et récits fondateurs ? Qui sont les grands acteurs de ce mouvement aux multiples ramifications ? Comment expliquer que les générations suivantes aient fini par réussir à imposer leurs codes à une industrie musicale mais aussi à tout un champ culturel ? Que le rap soit devenu le son de la génération des milleniums ?
L’événement Hip-Hop 360 met en pause le lecteur cassette pour revenir sur cette culture depuis l’arrivée du New York City Rap Tour en France grâce à quelques visionnaires expatriés. Il revient sur le parcours du précurseur Dee Nasty, sur les circuits de diffusion parallèle des radios associatives jusqu’aux fréquences nationales – sans oublier la diffusion par les mixtapes –, et aussi sur tout un art de vivre ayant influencé la peinture ou la mode. Bien entendu, le hip-hop se transmet par la musique à coup de lyrics dont la diversité et l’innovation ont conduit des rappeurs comme MC Solaar à faire l’unanimité lorsque d’autres, comme Suprême NTM, faisaient scandale. Le rap n’attend aucune validation de la société bien-pensante avec ses tauliers présents depuis plusieurs décennies comme les Marseillais IAM ou le duc Booba, ses virtuoses inoubliables des écuries Time Bomb ou de la Mafia K’1 Fry, des étoiles filantes personnifiées par la chanteuse Diam’s et les stars actuelles comme JuL ou PNL. Hip-Hop 360 lève aussi le voile sur des musiciens souvent dans l’ombre de leurs rappeurs, adeptes de mélanges en tout genre, flirtant avec la musique électronique, la soul et le funk. Le hip-hop fait aussi parler les corps. L’exposition explore ainsi l’évolution du breakdance depuis les pionniers Aktuel Force jusqu’aux récentes formations s’illustrant régulièrement au niveau mondial.
Voix, écoute, mouvement, visuel, Hip-Hop 360 a l’ambition de poser un regard sur une culture en perpétuelle évolution, loin des clichés et au fait d’une expression artistique exigeante. Le parcours foisonnant, immersif, reflète les expressions plurielles du genre, se nourrit des formes les plus contemporaines et s’appuie sur la collaboration des artistes eux-mêmes. Hip-Hop 360 offre une véritable vision à 360 degrés d’un mouvement artistique et culturel à l’énergie sans limite.
Véritable vision à 360 degrés d’un mouvement artistique et culturel à l’énergie sans limite, l’installation Hip-Hop 360 permet l’immersion du visiteur au milieu des breakers, DJs, beatboxers et rappeurs en proposant une expérience singulière à partir de performances et d’enregistrements inédits réalisés pour l’exposition. Le cercle, c’est l’espace central des battles de danse et de rap freestyle, le public fait partie des performances au plus près des artistes.
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