Gravitant dans l’orbite de la culture hip-hop, les danses urbaines se développent de façon exponentielle depuis les années 1980-90 et, ralliant toujours plus d’adeptes à travers le monde, bénéficient aujourd’hui d’une vraie reconnaissance artistique. Très énergiques, parfois virevoltantes jusqu’aux acrobaties, elles surgissent en rupture avec les codes chorégraphiques dominants. Issues de quartiers populaires, toutes dotées d’une histoire et d’une identité fortes, elles manifestent une authenticité viscérale qui revêt de multiples formes.

Avec le week-end thématique Face à face, la Philharmonie de Paris invite à découvrir l’incroyable vitalité de cette expansive – et hyper inventive – nouvelle scène par l'intermédiaire de quatre spectacles aux axes esthétiques différents.

Pour démarrer, la très renommée compagnie chorégraphique Mazelfreten – qui développe un langage hybride novateur au confluent des danses électro et hip-hop – présente une pièce inédite conçue et interprétée en osmose avec le fureteur batteur Tiss Rodriguez (jeudi 20 mars – 20h, Le Studio – Philharmonie).

De leur côté, le danseur Germain Zambi et le musicien Florentin Ginot (contrebasse, électronique) s’emparent de musiques populaires anciennes – entre Renaissance et Baroque – pour leur offrir une traduction actuelle, subtilement teintée d’électronique, et les transporter dans l’univers ô combien vigoureux du krump. Traversant plusieurs siècles et diverses cultures, l'expérience se révèle aussi originale que captivante (vendredi 21 mars – 20h, Le Studio – Philharmonie).

Tout en rebonds, le krump se confronte à un autre langage musical inattendu au cours d’un spectacle qui amène la danseuse et chorégraphe Nach, dans une fervente dynamique prospective partagée, à dialoguer sur scène avec deux remarquables solistes de l’Ensemble intercontemporain, le clarinettiste Martin Adamek et le violoncelliste Éric-Maria Couturier (samedi 22 mars – 20h, Le Studio – Philharmonie).

L’exploration se termine avec Metamorphosis. Réunissant le quatuor musical Third Coast Percussion et le collectif chorégraphique Movement Art Is, tous deux très investis dans la création au présent, ce spectacle hautement vibratoire – qui évoque la dualité de la nature humaine – propulse deux danses urbaines parmi les plus expressives (le jookin’ et le popping) au contact de pièces musicales contemporaines signées Tyondai Braxton, Philip Glass et Jlin (samedi 22 mars – 20h et dimanche 23 mars – 16h, Salle des concerts – Cité de la musique).