Claire Gibault :

Une fois qu'on a gagné un prix, il faut construire sa carrière, développer son répertoire, aborder différents styles. Grâce à l’Académie, il y a des master-classes, du mentoring, du coaching. Et puis, pour les lauréates finalistes, il y a des concerts. Aujourd'hui, je passe la baguette à Rebecca Tong, qui a eu le premier prix La Maestra, et qui dirige la seconde partie du concert avec le Paris Mozart Orchestra, dans une œuvre d'Alexandra Grimal, « Humus », créée pour le concours, et avec le « Divertimento » de Bartok.  Diriger en France est une expérience très nouvelle, pour moi.

Rebecca Tong :

Avant le concours La Maestra, je n'avais jamais dirigé d'orchestre français. C'est un orchestre qui a une culture différente, un son et une personnalité différentes. Ça m'a beaucoup plu, et surtout, quand j'ai dirigé l'Orchestre de Paris, en novembre dernier, je lui ai trouvé un son et une couleur très caractéristiques. La différence avec le Jakarta Simfonia Orchestra, c’est bien sûr la culture et l’identité, mais au final, l'amour de la musique est le même. C'est vraiment le point commun qui relie ces deux cultures, ces deux orchestres. 

« Deuxième chose... Est-ce qu'on pourrait avoir un peu de... des soufflets. Un peu comme une mélopée ancienne. On essaie ? »

Claire Gibault :

Le Paris Mozart Orchestra s'est beaucoup engagé dans cette académie, avec ce concert dont Rebecca Tong dirige la seconde partie. Il sera l'orchestre des master-classes, avec Pablo Héras-Casado, François-Xavier Roth. Il sera aussi l'acteur d'un autre concert en septembre dont Glass Marcano dirigera la seconde partie. Ce que tout le monde a apprécié, c’est la grande disponibilité, la grande générosité des musiciens. Ce n'est pas un orchestre permanent, mais ce sont toujours les mêmes, unis par des valeurs et par un idéal de fraternité qui est très important pour nous tous.

Rebecca Tong :

Nos prédécesseurs nous ont ouvert la voie. Marin Alsop, Nathalie Stutzmann, Claire Gibault... C'est grâce à elles que de jeunes cheffes peuvent s'épanouir aujourd'hui. Et c'est notre devoir, en tant que jeunes cheffes, d’ouvrir la voie à la génération suivante.