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Saison 2 - Épisode 5 - Les trois cochons keupons

Publié le 22 décembre 2021 — par Albert Sandoz

De nos jours, le grand méchant loup ne chasse plus les petits cochons, il fait de l'élevage en batterie. Trois petits cochons rebelles vont élaborer un plan pour s'échapper dans le parc de la Villette ! Vont-ils y arriver ? L'esprit du pork'n'roll va-t-il les y aider ?

De nos jours le Grand méchant loup ne chasse plus les petits cochons, non. 

Beaucoup trop fatiguant, trop compliqué. Le Grand méchant loup fait de l’élevage en batterie. 

Il met plein de cochons dans un même hangar, pas pour faire la fête, non. Chaque cochon est enfermé dans son petit box en béton, lui laissant à peine de quoi bouger, alors encore moins de quoi danser ou de quoi s’amuser. 

Bien sûr, on leur apporte de quoi se nourrir mais juste pour les engraisser et mieux les manger. 

Quand ils sont bien gras on les emmène à l’abattoir puis on les apporte au Grand méchant loup, qui n’a plus qu’à attendre gueule ouverte dans son canapé. 

Oui, car ce n’est pas lui qui s’occupe de surveiller et de donner à manger aux cochons, c’est Gros vilain toutou qui travaille pour lui. 

Dans l’élevage en batterie de Grand méchant loup compagnie, il y a trois cochons rebelles, à tel point que le Gros vilain toutou les a surnommés les trois cochons « keupons ». 

« Keupon » c’est le mot « punk » dit à l’envers, les punks sont des contestataires qui ne se laissent pas faire. 

Parmi eux : Nanard, il est tellement costaud qu’une fois il a réussi à casser la porte de fer de sa cage de béton, il s’est enfui, mais Gros vilain toutou a du flair et il a fini par le retrouver et le ramener au bercail. 

Le second s’appelle Zonard, c’est le rusé de la bande, un jour il a fait semblant d’être malade, le vétérinaire Cerbébert était venu et avait ouvert la porte de fer, Zonard en avait profité pour se carapater, malheureusement, lui aussi s’était fait rattraper. 

Le troisième s’appelle Pénard, il aime inventer et raconter des histoires et ça permet aux autres de s’échapper un petit peu, au moins en imagination. 

Parfois, Pénard chante des chansons, accompagné par Zonard qui tape des rythmes sur sa porte de fer et par Nanard qui sifflote des airs. 

Un soir, les trois cochons keupons entendent Gros vilain toutou discuter avec Grand méchant loup. 

Ils parlent d’emmener les trois cochons rebelles à Paris, mais pas pour visiter la tour 

Eiffel ni pour voir un concert à la Philharmonie. Non ! On va les emmener aux Halles de la villette. Un a-ba-ttoir ! On veut leur couper le cou, ça serait bête ! 

Très vite, les trois cochons keupons élaborent un plan d’évasion. 

Quand le camion arrive aux Halles de la Villette, Gros vilain toutou ouvre l’estafette et il se prend un coup derrière la tête. Gros vilain toutou est sonné, c’est le moment d’y aller, comme prévu chaque cochon keupon part dans une direction. 

Nanard s’enferme au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Zonard à la Cité de la musique et Pénard à la Philharmonie. 

Quand Gros vilain toutou reprend ses esprits, il les cherche partout, partout dans le parc de la Villette, mais il a beau flairer, impossible de les localiser. 

A force de chercher il est si fatigué qu’il rentre faire un petit roupillon dans le camion. 

Il ronfle tellement fort que le camion tremble, ça résonne dans tout le parc. 

Les trois cochons keupons comprennent que Gros vilain toutou s’est endormi, ils sortent donc de leur cachette et se retrouvent dans le parc de la Villette, près d’un vélo gigantesque qu’un géant avait dû laisser là. 

Chacun a emporté un instrument de musique : Nanard a choisi le plus gros de la famille des vents, cuivré et brillant: le soubassophone, Zonard a emporté une petite batterie sur un chariot, et Pénard une guitare ! 

Ils connaissent, comme vous, l’histoire des trois petits cochons, ce retour d’expérience leur permet de ne pas faire pas la même erreur. Ils construisent tout de suite une maison commune, avec ce qu’ils peuvent trouver dans le parc : terre, feuille, paille, bois et matériaux de récupération. 

Dès que la maison est construite, ils prennent leur instrument et font un bœuf, oui ! 

Trois cochons peuvent faire un bœuf ! Car en musique un bœuf est une séance d’improvisation à plusieurs. 

Très vite, ils se rendent compte que la batterie et le soubassophone couvrent le son de la guitare. 

Zonard propose de mettre un petit microphone sous chaque corde et Nanard propose de brancher tout ça sur un gros amplificateur. C’est parti pour une séance de bricolage avec les moyens du bord. Ils coupent, tordent, vissent, branchent et ils y arrivent ! C’est ainsi qu’ils créent une guitare électrique ! 

Pénard expérimente de nouveaux sons avec la guitare. Avec une petite manipulation il rend le son distordu, certains diraient avec mépris : « un son sale comme un cochon » ce qui leur va parfaitement. Ils jouent de plus en plus vite et de plus en plus fort. 

Bien sûr, cela réveille le Gros vilain toutou, il reconnaît l’air d’une chanson des trois cochons keupons. 

Il accourt sûr de les attraper ! Mais plus il s’approche de la maison, plus il se sent différent, il est comme hypnotisé par le son de la guitare électrique, il se met à frapper dans ses mains, à taper du pied, à danser et même à chanter ! 

Le Gros vilain toutou se transforme, il devient Fat dog slam ! Il démissionne de son travail chez Grand Méchant Loup compagnie pour faire de la musique avec les trois cochons keupons. 

Et bientôt, tous les quatre ouvrent une salle de concert dédié au porc’n’roll ! 

Un podcast pour les 3-8 ans.

Conte-moi la musique : des histoires fabuleuses, drôles et poétiques, imaginées à partir des instruments du Musée de la musique.

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Extraits musicaux :
Extraits Strotocaster :   Olivier Aude, guitare électrique Fender Stratocaster E.994.21.1, Fulleron, 1954 – Concert enregistré à la Cité de la musique (2014).
Ludwig von 88 : Les trois p'tits keupons, « De l'âge de la crête à l'âge du bonze », 2004.