Un podcast pour les 3-8 ans.
Conte-moi la musique : des histoires fabuleuses, drôles et poétiques, imaginées à partir des instruments du Musée de la musique.
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Transcription :
L’OISEAU MALICIEUX
Conte écrit par Florence Desnouveaux
Cui cui, dit l’oiseau,
« Mais non, pas cui cui, dit la dame, écoute mieux. »
« Répète », dit la dame à l’oiseau.
Cui cui, dit l’oiseau.
« Mais non, voyons. Essaie encore. Répète, » dit la dame à l’oiseau dans la cage.
Cui cui, dit l’oiseau enfermé dans la cage dorée.
« Mais non, c’est pourtant si simple », dit la dame qui chantonne l’air joué par la serinette.
Cui cui, fait l’oiseau dans sa cage dorée, couverte d’un tissu épais.
« Oh non pas cui cui, » dit la dame assise dans un fauteuil confortable, juste à côté de la cage dorée couverte d’un tissu épais. La dame joue de la serinette.
Cui cui, fait l’oiseau.
« Non non non, dit la dame de moins en moins sereine. Je t’ai enfermé dans le noir pour que tu écoutes et que tu répètes. Cet oiseau n’en fait qu’à sa tête ! » dit la dame agacée.
Cui cui, dit l’oiseau.
« J’en ai assez. Tu ne sais pas chanter », dit la dame furieuse à l’oiseau serein.
Cui cui, dit l’oiseau
« Ma parole, cet oiseau a les oreilles bouchées », dit la dame excédée.
« Tiens, c’est vrai, où sont tes oreilles », demande tout à coup la dame à l’oiseau. La dame retire le tissu posé sur la cage dorée.
« Je ne vois pas tes oreilles ! L’oiseau a-t-il des oreilles ? » se demande la dame.
Cui cui, dit l’oiseau moqueur.
« Cui, cui répète la dame, c’est tout ce que tu sais dire ! Je veux t’apprendre une jolie chanson et toi, tu ne sais dire que cui, cui. »
Et la dame chante le petit air de la serinette.
Marlbrought s’en va en guerre, miron ton miron ton miron taine
Marlbrought s’en va en guerre, ne sait s’il reviendra
L’oiseau se tait.
Il bouge la tête pour écouter la dame chanter.
Ne sait s’il reviendra, ne sait s’il reviendra …
Quand la dame a terminé,
L’oiseau dit : « Bravo, c’est une jolie chanson ! »
La dame reste stupéfaite.
« Mais, ma parole, oiseau, tu parles ! » La dame est ahurie.
« Et oui, madame, je parle », répond l’oiseau amusé, « et je vous dis : la leçon est terminée. Quelle drôle d’idée de m’enfermer dans une cage pour m’apprendre une chanson ? Ouvrez-donc la porte ! »
La dame est tellement surprise qu’elle obéit.
Elle ouvre la porte de la cage dorée.
L’oiseau s’envole, en chantant le p’tit air de la serinette.
« Oh », fait la dame.
L’oiseau s’approche de la dame et lâche deux petites crottes.
Les crottes tombent sur le dos de la dame.
« Oh », fait la dame.
C’est alors que deux ailes poussent et grandissent dans le dos de la dame.
Les ailes se déplient, la dame s’envole.
« Oh », fait la dame qui a le vertige.
« Je peux vous apprendre à voler si vous le souhaitez », dit l’oiseau, sans rancune.
« Oh ouiiiii ! »
Ensemble, ils s’échappent par la fenêtre ouverte.
Depuis ce temps, c’en est fini de la serinette qui oblige les oiseaux à chanter les airs à-la-mode-de-chez-nous.
Les oiseaux chantent librement.
Et comme la serinette est une belle mécanique,
Elle s’expose au Musée de la musique, pour nous enchanter … les yeux, tout simplement.
Sifflotée, serinée ou stridulée… Mon histoire est terminée !