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Le metal, une histoire de genres #3 - Death metal, une renaissance mortelle

Publié le 24 avril 2024 — par Corentin Charbonnier

— Dark Tranquillity - © Corentin Charbonnier

Si le death metal a été à l’origine connu par la brutalité de sa première vague, les sous-genres qui le composent sont extrêmement diversifiés.
— Benighted – Let the Blood Spill Between my Broken Teeth

Les années 80 ont vu l’émergence de nombreux sous-genres de metal. Le death metal en fait partie et se caractérise par de multiples changements de tempos et l’utilisation du blast beat à la batterie. Né de la mutation du trash metal, il est plus complexe et plus brutal avec ses guitares distordues et ses voix gutturales. Bien que la naissance du death metal ne soit pas précisément datée, Possessed est régulièrement cité comme l’un des premiers groupes à avoir fait le lien entre le thrash metal et le death metal.

Le death metal prend également appui sur des thématiques esthétiques poussées à l’extrême : corps en putréfaction, créatures démoniaques ou fantastiques pleines de sang… Il repousse les limites du gore à l’image de l’un de ses sous-genres : le brutal death metal apparu aux États-Unis au début des années 90. Cannibal Corpse ou, plus récemment, Aborted en sont des groupes emblématiques.

— Lorna Shore – …and I return to Nothingness…

Mais alors que certains sous-genres du death metal recherchent la brutalité dans la musique, une autre vague tend à perpétuer sa musicalité. At The Gates, groupe suédois de Göteborg, en devient l’un des précurseurs, rapidement rejoint par deux autres groupes de la même ville : In Flames et Dark Tranquillity. 

Chez certains groupes c’est bien la musicalité qui prédomine, quand d’autres sont des crossover avec le thrash ou parfois avec le black metal… Parmi les nombreux sous-genres du metal, Le death metal est certainement l’un des moins homogènes et dont les contours continuent d’être mouvants.


À écouter : 

Dark Tranquillity, « Punish My Heaven »

Corentin Charbonnier

Docteur en anthropologie et photographe, Corentin Charbonnier est l’auteur d’une thèse intitulée Le Hellfest - Un pèlerinage pour metalheads. Il est co-commissaire de l’exposition Metal organisée à la Philharmonie de Paris en 2024.