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Orchestre de Paris - Gauthier Borsarello, de l'archet à la griffe

Publié le 27 avril 2022 — par Clément Taillia

— Gauthier Borsarello - © Mathias Benguigui / Pasco

Musicien de formation, Gauthier Borsarello a été contrebassiste au sein de l’Orchestre de Paris avant de s’orienter vers la mode. Aujourd’hui directeur artistique de la maison Fursac, il signe les nouveaux costumes des hommes de l’Orchestre.

Le long des couloirs, on zigzague entre les costumes qui reposent sur leurs portants et les silhouettes affairées qui se faufilent, dans une atmosphère à la fois feutrée et fébrile… Sommes-nous dans les coulisses d’une maison d’opéra ou dans les bureaux d’une célèbre griffe française ?

Gauthier Borsarello trouve sans doute la question incongrue, lui qui connaît aussi bien les salles de concert que les ateliers des créateurs. Directeur artistique de la maison Fursac à 32 ans, il n’est pourtant pas diplômé de l’Institut Français de la Mode, mais bien du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon. « Nous étions six enfants, tous instrumentistes. Quand je suis allé à l’école, je ne savais pas qu’il existait d’autres métiers que musicien ou instituteur ! » Mais le jeune garçon arpente aussi les rayons des antiquaires. « Dès huit ans, mon père m’a fait partager son goût pour le mobilier du XVIIIe siècle, m’amenant chiner en brocante chaque week-end. Ce qui a aiguisé mon œil. Ensuite, on m’a inscrit dans un collège plutôt bourgeois ; pour me fondre dans ce milieu, j’ai pris l’habitude d’aller dénicher de beaux vêtements dans des friperies de Barbès. »

— Gauthier Borsarello - © Mathias Benguigui / Pasco

Essayez d’abandonner une passion, une fois qu’elle s’est emparée de vous ! À Lyon, tous les cachets gagnés à droite et à gauche aident Gauthier à acquérir meubles anciens et vieilles montres. Quand un poste s’offre à lui à l’Orchestre du Capitole de Toulouse, le temps libre sert à enrichir la collection. « Cela me plaît tellement que je décide de quitter l’Orchestre et j’appelle mon professeur pour le lui dire. » En réponse, Bernard Cazauran lui annonce qu’un contrebassiste est requis en extra à l’Orchestre de Paris, où il officie lui-même depuis sa fondation. « Je ne pouvais pas refuser de jouer pendant un an avec le meilleur orchestre français ! Cette saison a été inoubliable, mais elle a aussi confirmé que ce métier n’était pas pour moi. » Gauthier Borsarello entame sa nouvelle vie, par la base, en devenant vendeur chez Ralph Lauren. Les expériences s’accumulent, les rencontres se font (notamment celle de Marc Beaugé, incontournable chroniqueur de l’élégance masculine avec qui il fonde le magazine L’Étiquette), la nomination chez Fursac arrive...

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Clément Taillia