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Quand on évoque les chants de supporters dans le football européen, on pense d’abord à ceux des îles Britanniques : à la ferveur et la bonhomie des fans irlandais lors de l’EURO 2016 en France, ou encore à la richesse et la diversité des chants de supporters des clubs anglais.

Intéressons-nous ici aux chants de supporters des pays du groupe F de l’EURO 2020, à savoir la France, l’Allemagne, la Hongrie et le Portugal.

Épisode 4 : Le Portugal

Pour conclure ce podcast sur les chants de supporters du groupe F, direction le Portugal et le triptyque du Triple F : Fado, Fatima, Futebol, devise officieuse du pays sous le régime de Salazar.
Aujourd’hui encore, nombre de Portugais vouent un culte à Jésus-Christ, au fado, et... au football !

Si UN joueur personnifie ce culte, c’est bien sûr Cristiano Ronaldo. Nombreux sont les chants qui lui sont dédiés. Dans l’un d’entre eux, son nom est scandé au rythme des « Ole, Ole ».
Originaire de la tauromachie, le mot « Ole » s’est progressivement répandu dans le monde du sport. Son utilisation traduit un goût pour le spectacle, pour le beau geste.
Fait de feintes, de vitesse et de percussion, le jeu de Ronaldo, en particulier pendant la première partie de sa carrière, s’y prête parfaitement.

2000, 2004, 2012 : autant d’éditions de l’EURO pendant lesquelles l’équipe portugaise est louée pour la qualité de son jeu, mais pêche par ses résultats.

2016 : le temps d’un contre-pied, le jeu lusitanien ne séduit plus les observateurs du ballon rond. La tactique du nouveau sélectionneur Fernando Santos privilégie une défense solide et imperméable, plutôt qu’une attaque spectaculaire et prolifique.

Qu’à cela ne tienne, les partisans de la Seleçao ne s’en offusquent pas :

Peu importe, peu importe,
Si nous jouons bien ou mal, 
Nous voulons soulever la coupe
Pour notre Portugal

« Pouco importa », ou l’enjeu avant le jeu. Car, au fond, seule la victoire est belle !
Ce chant se répand parmi les fans portugais pendant la phase finale de l’EURO 2016, et il sera prémonitoire. 
Pourtant dominé dans le jeu, le Portugal renverse en finale de la compétition sa bête-noire historique, l’équipe de France, et s’adjuge ainsi le premier titre majeur de son histoire. Les joueurs victorieux ne se privent pas de reprendre ce chant, adaptant légèrement les paroles au passage : « Nous voulons soulever la coupe » devient évidemment « Nous avons soulevé la coupe ».

Pour le fado, c’est plutôt du côté des supporters de clubs qu’il faut se tourner, notamment de ceux du Benfica Lisbonne et de leur hymne « Ser Benfiquista » :

Fado, Futebol, Felicidade : le nouveau « triple F » du Portugal !

Les Voix du stade

• Conception, rédaction et voix : Maxime Guthfreund
• Réalisation : Benoit Thuault
• Illustration : Avatam studio

Merci à Lilian Thuram pour sa participation au générique et à Hugo Remi Freitas pour son aide à la conception de l’épisode 4.