Une grande diversité d’époques et de compositeurs (de Bach au XXIe siècle) caractérise ce week-end, qui commence avec Murmures machines – spectacle monté par deux musiciens complices, l’un au basson (Denis Brely), l’autre à l’orgue (Antoine Berland) – et se termine avec Bach Concertos pour orgue par l’ensemble Les Muffatti et Bart Jacobs.
Proposé par Catherine Simonpietri à la tête de Sequenza 9.3, le programme Chœurs d’orgue dévoile la vitalité de la création contemporaine pour orgue, à travers deux pièces de Diana Soh et Noriko Baba. On, off, and on again procède de la fascination éprouvée par la compositrice pour l’instrument. Elle l'envisage en effet dans sa dimension physique en conçevant les mouvements de l’organiste comme élément structurel de son œuvre. Dans Ondes I pour chœur et orgue, Noriko Baba « cherche à [s]’investir dans la force et la subtilité de la perception entre musique visuelle et image auditive ». Le titre de sa pièce est emprunté au recueil Calligrammes de Guillaume Apollinaire. « Ondes I se compose de cinq pièces principales et de quatre interludes appelés Liens, qui consistent en une série de variations sur les cris du coucou.
Entre le début et la fin du week-end, l’Orchestre Pasdeloup et la cheffe Monika Wolińska livrent un programme intitulé Symphonie avec orgue, où un arrangement pour marimba de Fantaisie sur Carmen de Sarasate (avec la percussionniste Adélaïde Ferrière) côtoie la Symphonie no 3 « avec orgue » de Saint-Saëns (avec l’organiste Mathias Lecomte). Puis, Le Concert Spirituel et son chef Hervé Niquet, accompagnés par François Saint-Yves à l’orgue, interprètent des oeuvres méconnues des frères Haydn et de Mozart, ainsi que son célèbre Ave verum.
Quant à Olivier Latry, il retrouve le grand orgue de la Philharmonie – qu’il a inauguré en 2016 – dans un programme composé d’œuvres transcrites de Wagner et de la Symphonie no 5 de Widor. Par sa puissance d’évocation, la musique de Wagner n’a cessé d’exercer une fascination constante auprès du public, même en dehors des théâtres d’opéra. L’orchestre y est le personnage principal, charriant le flux de la « mélodie infinie », exposant la thématique signifiante des leitmotive, dans une fusion inédite des timbres instrumentaux. Alors combien doit être fascinante l’idée de tirer des pages orchestrales de Wagner des transcriptions pour orgue, dans le cadre profane d’une salle de concert, permettant à un seul interprète de recréer tout un monde dramatique et sonore ! Par la recherche des registrations, l’orgue de la Philharmonie, aussi puissant et riche de couleurs qu’un orchestre symphonique, donne un éclairage inédit à ces pages célèbres ou moins connues, enflammées par la virtuosité de l’organiste.
Enfin, les classes de musique ancienne et d’orgue du Conservatoire de Paris feront sonner avec jubilation les orgues et le piano pédalier du Musée de la musique dans le cadre d’Orgues en fête.